Conférence Institut Santé / The Sense :
“Train the brain to see again”

Le mercredi 18 janvier, le Sense et l’Institut Santé ont coorganisé une conférence à Energypolis. Ce premier événement marque le début d’un cycle de conférences aussi bien pour le Sense que pour l’Institut Santé de la HES-SO Valais-Wallis. Un peu plus d’une vingtaine de personne prirent part à cet événement. Après une présentation du centre d’innovation et de recherche The Sense par le Pr. Olivier Lorentz (Directeur Exécutif du Sense), le Pr. Invité Olivier Collignon a présenté le fruit de ses recherches intitulé « Plasticité cérébrale et privation sensorielle » qui se base essentiellement sur l’étude d’un panel d’aveugles de naissance.

 

Le cerveau : un organe adaptatif

Lors de l’étude comparative de l’activité cérébrale d’aveugles et de personnes voyantes, il a été constaté que les régions cérébrale (région occipitale) qui traitent normalement les activités visuelles du cerveau se transforment pour traiter des nouvelles informations en lien avec le toucher ou encore l’ouïe pour les personnes aveugles/malvoyantes. Ce phénomène démontre le principe de plasticité cérébrale. En effet, le cerveau s’adapte à l’expérience sensorielle propre à chaque individu. Par exemple, si on perturbe le cortex occipital : la personne voyante subira des problèmes concernant sa vision et la personne aveugle subira des problèmes en lien avec les sens du toucher et de l’ouïe – par exemple perte de la capacité de lire le braille.

 

Restauration de la vision pour un aveugle : miracle ou malédiction ?

Lors de la restauration de la vision (greffe de cornée ou traitement de la cataracte) d’une personne aveugle de naissance, on a relevé que ce n’était pas forcément un miracle. Bien que l’œil soit totalement réparé et opérationnel, le cerveau n’est plus forcément capable – après un certain âge – d’avoir suffisamment de plasticité pour s’adapter à ces nouvelles modalités sensorielles liées à la vision. Même si la vision a été parfaitement restaurée d’un point de vue ophtalmologique, ces personnes voient mal. Quand on veut réparer la vision d’un malvoyant, il est essentiel de prendre en considération le cerveau. Il est fondamental d’avoir une interaction entre recherche fondamentale et appliquée, entre ophtalmologie et neuroscience, pour pourvoir comprendre complètement l’impact de la restauration visuelle.

 

“Train the brain to see again”

En comprenant un peu mieux les mécanismes de plasticité cérébrale, les scientifiques seront probablement capables de cibler plus précisément la réhabilitation de la vision à l’aide de différents procédés technologiques, pour par exemple, entrainer le cerveau à réaliser des tâches précises en lien avec les déficits sensoriels propres à chaque patient·e. Plus on vieillit, moins le cerveau est plastique. S’il faut agir, il faut agir le plus tôt possible. Voilà la clé de la restauration visuelle !

 

Conférence « Quand l’économie rencontre la santé (et vice versa) »

Le 24 février dernier, le Pr. Joachim Marti (Unisanté) a donné la deuxième conférence du Sense sur le thème « Quand l’économie rencontre la santé (et vice versa) ». Les recherches du professeur Marti ont un impact direct sur les domaines d’étude de The Sense, en fournissant une vision plus objective de l’économie de la santé et des facteurs à la fois micro- et macro-échelle contribuant à l’introduction de nouveaux traitements dans le système de soins de santé.

 

Qu’est-ce qu’on entend par économie (de la santé)?

L’économie a pour objet l’allocation optimale de ressources limitées à la satisfaction de besoins illimités. Cette problématique est particulièrement présente dans le domaine de la santé où des arbitrages sont nécessaires à plusieurs niveaux (individus, prestataires, État, etc.). Les recherches du Pr. Marti visent à expliciter ces arbitrages et à comprendre les comportements et décisions des acteurs du système de santé, à travers trois grands axes : les coûts et bénéfices des traitements et politiques de santé, l’analyse économique de la prise de décision des différentes parties prenantes, et l’efficience et l’équité de l’allocation des ressources.

 

La santé et les soins : un marché comme les autres?

La santé et les soins sont des objets particuliers qui ont des caractéristiques bien spécifiques. Les économistes s’y sont intéressés dès le milieu du 20ème siècle, en raison notamment des particularités suivantes:

    1. Omniprésence du risque et de l’incertitude : par ex. risque de tomber malade, conséquences financières de la maladie, impact sur la qualité de vie, incertitude sur l’efficacité des traitements ;
    2. Asymétries d’information : l’information n’est pas équitablement répartie entre les acteurs du système. Par exemple, le médecin a plus d’information sur l’efficacité des traitements que le patient ; le citoyen a plus d’information sur sa santé et ses comportements de santé que son assureur.
    3. Présence d’externalités : un bien ou un service dont l’utilisation génère un dommage (ou un avantage) sans que celui-ci soit compensé. Le prix de ce bien ou service ne reflète donc pas le coût (ou bénéfice) social de son utilisation, et une intervention de l’État est justifiée. Par exemple, le prix du paquet de cigarettes ne prend pas en compte les impacts négatifs de la fumée passive. Il est donc économiquement justifié de taxer cette externalité négative. Autre exemple, les bénéfices sociaux d’un vaccin (éviter la propagation d’une maladie) justifient de faire baisser son prix (par ex. via une subvention).
    4. Rationalité limitée : Le consommateur rationnel n’existe pas. La capacité de décision des acteurs est impactée par des biais cognitifs, un manque d’information, etc.

L’état intervient régulièrement dans le domaine de la santé pour compenser les échecs de marché causés par ces particularités. En effet, le marché ne peut pas fonctionner de manière totalement libre sinon il y aurait une sous-utilisation de soins et plus d’iniquité d’accès. Pour en savoir plus sur les projets et études du Secteur du Pr. Marti, vous pouvez vous référer au site d’Unisanté, ainsi qu’à celui de la nouvelle plateforme HEC-FBM-Unisanté pour l’économie, les comportements, et les politiques de santé, LCHE.

Conférence Marti

 

STAYFITLONGER : QUAND L’INFORMATIQUE NOUS AIDE À MIEUX VIEILLIR !

En collaboration avec le CHUV, la société MindMaze, la Haute Ecole ArcProSenectuteBruSano à Bruxelles et l’Institut universitaire de gériatrie de Montréal, le projet StayFitLonger coordonné par la HES-SO Valais-Wallis a obtenu un financement de la Commission européenne via le programme AAL (Active and Assisted Living). Ce programme finance la recherche de solutions basées sur les technologies de l’information pour une vie plus indépendante dans la vieillesse.

Coordonné par Antoine Widmer, professeur et chercheur à l’Institut HES-SO Valais-Wallis d’informatique, le projet européen StayFitLonger propose des pistes de vieillissement utilisant des données informatiques.

Le vieillissement des structures cérébrales s’accompagne souvent d’une diminution des capacités physiques et intellectuelles. L’objectif de StayFitLonger est de prévenir ou de ralentir cette détérioration. Comment ?  Intégrant des exercices physiques pour prévenir les chutes ainsi que l’entraînement cognitif sous forme de jeu, StayFitLonger a également permis une interaction sociale avec un coach virtuel à la demande.

Maintenir la mémoire et entraîner le cerveau grâce au Sudoku?!

La science prouve maintenant que ces exercices (ndlr : le Sudoku et les mots croisés) développent des capacités spécifiques mais insuffisantes en termes de concentration et de mémoire.

Le projet a démontré l’importance des activités d’attention distribuée ou divisée, c’est-à-dire la réalisation d’un exercice qui nécessite plusieurs tâches à la fois, une physique et une cognitive.

Le mantra d’Antoine Widmer : la technologie au service de la vie des gens

L’application de toutes ces connaissances au domaine médical de la santé en ligne intéresse particulièrement, le Prof. Widmer, car son travail peut avoir un impact concret sur la vie des gens et ouvrir la voie à la médecine personnalisée

Stayfitlonger

Séminaire : Open science – Open Access (OA) et Open Research Data (ORD)

L’Open Science et plus particulièrement les dimensions d’Open Access (OA) et d’Open Research Data (ORD) visent à rendre la littérature scientifique ainsi que les résultats et les données de recherche immédiatement disponibles sur internet avec des droits de réutilisation complets. Swissuniversities, les universités en Suisse, ainsi que les agences de financements telles que le FNS ont pour objectif de rendre accessibles sur internet librement et gratuitement toutes les publications scientifiques financées par des fonds publics d’ici 2024 et également les sets de données associés quand il n’y a pas d’aspects éthique ou commercial qui s’y opposent. Ceci comporte toutefois de sérieux challenges et les moyens de les relever sont divers selon les institutions.

Après une introduction sur l’OA, le FAIR data sharing et l’ORD, une table ronde sera proposée afin d’échanger les points de vue des chercheur·euse·s, d’un service de terrain de la Dre Cécile Lebrand (Head of Publications and Open Research Data Management Support Service – FBM), une approche à un niveau stratégique de Mme Constance Delamadeleine (Chargée de Projet Open Data – HES-SO Rectorat), ainsi qu’un échange avec le public.

Séminaire – Des flux continus aux unités segmentées : Comprendre comment les événements structurent la cognition et la mémoire

Alors que les informations perceptives arrivent de manière plus ou moins continue dans le temps, notre esprit appréhende des sous-séquences cohérentes et délimitées qui ont des débuts, des milieux et des fins et se prolongent dans le temps. Par exemple, la parole se déroule en continu sans pauses entre les mots, mais nous comprenons des unités significatives, à plusieurs niveaux hiérarchiques, telles que des phonèmes, des syllabes, des mots et des phrases, et des pauses « hallucinées » au rythme de ces unités mentales perçues. Un problème central a été de comprendre comment et pourquoi le flux continu d’expériences est ainsi cloisonné. Lors de cette conférence, la Pre. Lucia Melloni (Max Planck Institut for Empirical Aesthetics et NYU Grossman School of Medicine) présentera des études dans lesquelles elle a utilisé l’électrophysiologie invasive et non-invasive et la modélisation informatique dans des tâches impliquant des séquences artificielles et des récits visuels. Ces études permirent de révéler les calculs et le mécanisme cérébral médiant la segmentation et l’encodage des séquences avec l’objectif plus large de comprendre les éléments constitutifs de l’expérience temporelle et pourquoi le temps s’écoule comme il le fait, par exemple, comment nous pouvons appréhender, ressentir et nous émerveiller de la structure temporelle de la musique.

Séminaire Lucia Melloni

Succès des PI du Sense à l’International Multisensory Research Forum

En juin dernier, la 21ème édition de l’International Multisensory Research Forum (IMRF) s’est déroulée à Bruxelles du 27 au 30 juin. L’objectif principal de l’IMRF est de réunir des chercheurs dans le domaine multidisciplinaire de la recherche multisensorielle afin qu’ils puissent présenter et discuter de leurs dernières découvertes et favoriser les échanges en vue du développement futur. La nature multidisciplinaire de la conférence est illustrée par le fait que les sujets abordés lors de la conférence ont varié de la psychologie cognitive au développement de dispositifs de substitution sensorielle, en passant par la modélisation computationnelle et la perception altérée chez les populations neurodiverses. Parmi le comité d’organisation de ce forum, on retrouve le Pr Olivier Collignon (Pr invité de l’Institut de Santé et investigateur principal du centre d’innovation et de recherche The Sense). « La qualité de l’événement était exceptionnelle, tant du point de vue scientifique que des moments d’interactions informelles » a déclaré le Pr Collignon.

 

Un symposium marquant un changement de paradigme

Les douze symposiums sélectionnés ont mis en évidence la portée et la diversité de la recherche multisensorielle, abordant des sujets tels que les mécanismes neuronaux et la dynamique des réseaux corticaux sous-tendant la perception multisensorielle, les interactions multisensorielles dans l’espace tridimensionnel et l’utilisation de la réalité virtuelle, ainsi que les interactions entre l’odorat et les autres sens. Parmi les symposiums, le 8ème et dernier de ce forum était organisé par le Pr Paul Matusz (Professeur Assistant de la Haute Ecole de Santé / coordinateur du PhysioLab / investigateur principal du Sense). Ce symposium intitulé “ Resolving old debates, posing new questions: Factors influencing the development of multisensory processes in typical and atypical populations “ a marqué cette édition de l’IMRF.

Workshop The Sense et Biped

Un workshop s’est déroulé au Campus Energypolis entre le CTO de Biped Bruno Vollmer, la direction du Sense (Olivier Lorentz et Micah Murray), et les chercheurs affiliés (Simone Gafner, Antoine Widmer, Benedetta Franceschiello et Michela Bassolino ) afin d’identifier des intérêts communs et d’ouvrir la voie à de futures collaborations.

Biped est une startup qui développe un harnais de navigation intelligent pour les personnes aveugles et malvoyantes. La vision de Biped est de construire une innovation qui changera la vie, qui pourrait permettre aux utilisateurs de découvrir de nouveaux endroits entièrement par eux-mêmes, en toute sécurité et de manière indépendante.

Biped 2

Les projets 2023 financés par le Sense

The Sense a le plaisir d’annoncer les quatre nouveaux projets qui ont été financés cette année par le biais de notre appel interne hautement compétitif. Ces projets interinstitutionnels sont tous coordonnés par des personnes affiliées à The Sense qui n’avaient pas reçu de soutien interne auparavant. En outre, trois de ces projets sont coordonnés par des chercheuses.

Voici, les quatres projets soutenus cette année :

 

Flavor – Sandra Galle (HES-SO Valais-Wallis) / Chrysa Retsa (CHUV-UNIL)

Développement d’outils basés sur l’EEG pour comprendre la perception des saveurs en réponse aux technologies alimentaires durables.

Nous développerons une méthode permettant de mesurer et de quantifier la réponse cognitive aux stimuli dynamiques de saveurs dans un système modèle à base de plantes, et de la corréler avec une analyse de saveurs et de sensations de pointe. Cet outil permettrait de générer une matrice d’informations permettant de créer de nouveaux modèles pour prédire la perception des saveurs en fonction de leur libération, une conclusion puissante pour les développeurs de produits.

KiCk fMRI – Benedetta Franceschiello (HES-SO Valais-Wallis) / Juliane Schneider (CHUV-UNIL)

Validation d’innovations pour élargir la plage d’âge testable pour les études IRMf chez les enfants.

L’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) est une technique non invasive qui permet d’enregistrer les corrélats de l’activité neuronale pendant que les participants effectuent des tâches comportementales ou se reposent. Cependant, l’IRMf est sujette aux artefacts de mouvement. Chez les sujets se comportant normalement, ce cas est rare, car on peut leur demander de rester immobiles. Les enfants sont une population particulièrement sensible, car il est plus difficile de leur donner des instructions et ils sont plus enclins à effectuer des mouvements involontaires. Dans ce projet, nous développons une nouvelle technique, Ki-Ck fMRI, capable de mesurer de manière fiable l’IRMf chez les enfants et de corriger avec succès les artefacts, ce qui représente une avancée sans précédent dans le domaine.

MVO – Antoine Widmer (HES-SO Valais-Wallis) / Julien Favre (CHUV-UNIL) / Chantal Berna Renella (CHUV-UNIL)

Introduction de plates-formes de réalité virtuelle pour permettre le mouvement chez les patients souffrant de douleurs chroniques au bas du dos.

MVO explorera comment la peur d’effectuer des mouvements spécifiques impacte la manière dont les personnes souffrant de douleurs au bas du dos bougent dans des situations spécifiques. La réalité virtuelle sera utilisée pour induire un sentiment de peur sans le risque potentiel de se blesser.

WildCom – Erica Van de Waal (UNIL) / Olivier Collignon (HES-SO Valais-Wallis)

Traduction de paradigmes et de matériel en laboratoire sur les sites en milieu naturel pour comprendre la communication multisensorielle.

« WildCom » explorera l’idée intéressante selon laquelle les combinaisons de gestes et de vocalisations ont été cruciales dans l’émergence des capacités linguistiques uniques chez les humains. Cette question sera abordée en adaptant des expériences généralement réalisées sur des humains en laboratoire directement aux singes sauvages dans leur habitat naturel.

 

 

Changement au comité consultatif scientifique (SAB)

La direction de The Sense a le plaisir d’annoncer l’arrivée des professeurs David Sander (Université de Genève) et Fiona Newell (Trinity College Dublin) au sein du Comité consultatif scientifique . Nous sommes impatients de cette future collaboration et avons hâte de tirer parti de leur expertise. Nous saisissons également cette occasion pour remercier les professeurs Robert Riener (ETHZ) et Anna Nobre (Yale University) pour leur service rendu à The Sense lors de sa phase initiale.

 

Leurs profils et expertises:

Le Pr. David Sander a étudié les mathématiques et la psychologie à l’Université René Descartes (Paris, France), et a reçu un doctorat en sciences cognitives de l’Université Louis Lumière (Lyon, France). En 2002, il rejoint le département de psychologie de l’Université de Genève. Il est maintenant professeur titulaire dans ce département où il dirige Laboratoire pour l’étude de l’élicitation et de l’expression des émotions (E3Lab). En 2012, il a été nommé directeur du Centre interfacultaire en Sciences Affectives, et du Centre national de compétence en recherche (NCCR) de Sciences Affectives. Il s’intéresse principalement aux mécanismes impliqués dans l’élicitation des émotions, et à comment ces mécanismes modulent l’attention, la mémoire et la prise de décision. Pour ses recherches, il a reçu le prix national Latsis.

 

La Pre. Fiona Newell est professeure de psychologie expérimentale (chaise personnelle) et membre du Trinity College Dublin. Elle est diplômée en psychologie du Trinity College Dublin et a obtenu son doctorat à l’Université de Durham, au Royaume-Uni. Au cours de sa formation postdoctorale, elle a passé du temps dans diverses institutions académiques, dont l’Unité de sciences cognitives et cérébrales du MRC à Cambridge, au Royaume-Uni, et l’Institut Max Planck de cybernétique biologique en Allemagne. Après une brève carrière dans l’industrie, elle est retournée au Trinity College en 2000. Newell est une ancienne boursière Fulbright, membre de la Psychonomics Society et membre de l’Association for Psychological Science. Les principaux domaines de recherche de Newell portent sur les processus perceptuels humains.

 

Fondation Leenaards soutient deux projets portés par des PIs du Sense

La Fondation Leenaards apporte son soutien à deux projets co-menés par deux PIs du Sense via l’initiative Santé intégrative. Ces projets « I AM for Healthy Ageing: Impact of Art Making for Healthy Ageing, Cognition, and Brain Function » et « Placebo ouvert conditionné : une technique psychocorporelle pour optimiser la gestion de la douleur postopératoire» sont dirigés par la DrSc Aurore Fernandez (cheffe de projet, affiliée au Sense et faisant parti de l’Unité de la Pre. Chantal Berna Renella) et le Pr. Micah Murray. Le directeur exécutif du Sense, le Pr. Olivier Lorentz se félicite de cette reconnaissance et du soutien de Leenaards dans l’expertise portée par les affilié·e·s au Sense

 

Santé intégrative & société

Dans le cadre du troisième domaine d’action SCIENCES & SANTÉ, la Fondation Leenaards entend également contribuer à une approche intégrative de la santé et des soins avec l’initiative « Santé intégrative & société », ainsi qu’aux réflexions sociétales en lien avec les sciences de la vie et la santé. La Fondation part d’un constat : pour faire face à la maladie, selon la dernière Enquête suisse sur la santé, un tiers des patients ont recours à la médecine dite non-conventionnelle. Le succès des approches dites complémentaires montre bien que le système de soins actuel, reposant essentiellement sur la médecine basée sur les preuves, ne répond que partiellement aux attentes. Ainsi, une grande partie de la population cherche désormais par elle-même d’autres réponses face à ses souffrances. Dans ce contexte, l’initiative « Santé intégrative & société » souhaite réunir les patients et les acteurs impliqués dans les différentes méthodes de soins pour stimuler un dialogue intelligible entre eux. Il s’agit finalement de trouver ce qui rassemble, plutôt que ce qui divise, les mondes de la santé.

 

Les projets co-portés par des PIs du Sense

Cette année, la Fondation Leenaards soutient 9 projets de recherche-action. Ces projets visent à stimuler une meilleure compréhension et une application trans et interdisciplinaire de la santé et des soins, impliquant à la fois les professionnels de la santé et les patients. 34 projets ont été soumis lors de l’appel à projets. Les thématiques sont variées mais tous ces projets ont pour point commun d’être des projets de terrain avec une dimension patient ou incluant un patient.

Les projets soutenus

 

Trois projets portés par des PIs du Sense sont soutenus par le programme du FNS « Santé et bien-être »

Les thématiques en lien avec la santé sont d’une grande importance pour la société suisse. Le FNS met en œuvre une mesure provisoire pour encourager la recherche à ce sujet dans les hautes écoles spécialisées et pédagogiques. Par cette mesure, la FNS encourage globalement l’exercice de la recherche orientée vers l’application dans les hautes écoles spécialisées et pédagogiques. Lors du second appel à projets lancé en novembre 2023, trois PIs du Sense provenant de trois Instituts différents de la HES-SO Valais-Wallis se sont distingués !

 

2.0 MR-Eye : Vers un protocole consensuel d’Imagerie par Résonance Magnétique de l’œil Humain – Pre. Benedetta Franceschiello (Institut systèmes industriels la Haute Ecole d’Ingénierie) / Pr. Philippe Potty (HE-Arc – Haute Ecole Arc Ingénierie) / Pre. Jessica Bastiaansen (Institut für Diagnostische Radiologie de l’Insel Gruppe)

Le projet 2.0 MR-Eye vise à développer une technologie IRM capable d’obtenir des images de haute résolution de l’œil en mouvement, en éliminant le besoin de procédures invasives. Techniquement le projet vise à fournir de nouveaux algorithmes de reconstruction de signal et d’image et un capteur qui traitera un organe extrêmement sensible au mouvement et cliniquement, il supprimera la nécessité de la stationnarité des yeux, du pansement des yeux et de l’anesthésie, ouvrant ainsi des opportunités pour l’évaluation de nouvelles pathologies via MR-Eye, réduisant le coût du matériel hospitalier et le temps d’examen. De plus, elle pourrait permettre d’étudier l’activité neuronale dans la rétine et l’interaction entre les yeux et le cerveau

Reducing Gender Bias in Detection of Autistic Spectrum Disorders Using a Co-Construction Approach with Computer Vision and Mixed Reality Exercises – Pr. Antoine Widmer (Institut Informatique de la Haute Ecole de Gestion) / Pr. Paul Matusz (Institut Santé de la Haute Ecole de Santé) / Pre. Sarah Dini (Institut Travail Social de la Haute Ecole et Ecole Supérieure de Travail Social)

Le projet a pour but de créer de nouveaux outils de diagnostic efficaces pour tous les genres, car traditionnellement ils sont encore trop orientés pour les hommes dans ce domaine. Les feed-back des clinicien-ne-s, des patient-e-s et la littérature permettront de développer des exercices sous forme de jeux vidéo et d’interactions filmées de la vie quotidienne

XAI-Path : eXplainable Artificial Intelligence for histoPATHology – Henning Müller (Institut Informatique de la Haute Ecole de Gestion) / Igor Letovanec (Hôpital du Valais)

Le but de ce projet est d’implémenter des tests utilisateurs avec des outils aide à la décision pour les histopathologues. Le projet sera mené dans le service d’oncologie et se penchera principalement sur cancer du poumon. Un plugin dans le viewer histopathologique de Sectra permettra d’implémenter des outils dans le flux clinique normal. Des tests, qu’ils soient réalisés avec ou sans outil et incluant des explications sur les décisions prises, sont prévus afin de mesurer l’impact des outils à différents niveaux.

 

Monkeycall – un projet issu de la collaboration de deux PI du Sense

Monkeycall est un projet de recherche appliquée initié par la Pre Erica van de Waal (Unil) qui vise à obtenir des enregistrements de bonnes qualités des vocalisations des singes vervets en Afrique du Sud, afin d’étudier leurs comportements et leurs modes de communication. La méthode traditionnelle consiste pour les observateurs à se déplacer autour des primates avec un microphone portable et à enregistrer autant de vocalisations que possible. Cette méthode n’est pas optimale, car la distance entre l’observateur et l’animal réduit la qualité de l’enregistrement, en particulier pour des cris doux tels que le bruit de lèvres utilisé dans des contextes de toilettage. De plus, de nombreux cris sont produits lorsque le singe est en mouvement, par exemple lors de conflits, de rencontres entre groupes ou de harcèlement de prédateurs, ce qui rend très difficile pour l’observateur d’être « au bon endroit au bon moment » et limite considérablement la taille de l’échantillon d’appels enregistrés.

 

Un dispositif high-tech de moins de 100 grammes

Grâce à une collaboration interne du Sense (Haute Ecole d’Ingénierie et Unil), le projet Monkeycall a pu être mis en place afin de répondre au défi d’obtenir des enregistrements hautes qualités des singes étudiés par la Pre Erica van de Waal en Afrique du Sud. L’éthologue s’est associée à la PI de l’unité Neurodevices du Sense la Pre Benedetta Franceschiello. Cette dernière a supervisé une équipe d’ingénieurs de son institution la Haute Ecole d’Ingénierie de la HES-SO Valais-Wallis afin de concevoir un micro sur mesure pour le projet. Il s’agit d’un collier alimenté par une batterie et un système low power qui a été inséré sur un dispositif pesant moins de 70 grammes produit à la HEI grâce à une imprimante 3D.

En définitif, ce projet permettra de récolter les interactions vocales naturelles. En outre, les colliers enregistreront de nombreux autres types de sons qui pourront être utilisés pour par exemple décrire en détail le répertoire vocal des vervets et de le lier aux caractéristiques individuelles (âge, rang, parenté, appartenance au groupe…) de l’appelant. Ce projet profitera à d’autres recherches nécessitant des vocalisations de haute qualité, telles que les expériences de communication multimodale, et pourrait également être appliqué à de nouvelles pistes de recherche telles que les combinaisons de cris chez les singes vervets sauvages.

 

A la Croisée de la Science et de l’Entrepreneuriat : Retour sur le succès du BISSE

Une délégation d’une dizaine d’affiliés du Centre d’innovation et de recherche The Sense était présente en décembre à Boston dans le cadre d’un Bootcamp sur l’innovation, la science, la société et l’entrepreneuriat (BISSE), co-organisé par The Sense et Swissnex in Boston and New York.

Au cours de cette semaine, ils ont exploré l’intersection de la neuroscience, de l’innovation medtech et de l’éducation. La délégation a participé à un atelier sur le développement des affaires avec des dirigeants de CIMIT et a rencontré des représentants du TERC, un organisme à but non lucratif spécialisé dans l’enseignement des STIM. Au cours de la première journée, les affilié·e·s ont été initié·e·s à la façon de créer avec succès l’innovation dans les soins de santé, dirigés par des experts mondiaux dans le domaine, à savoir Josh Tolkoff, Wolfgang Krull et John Collins, des Consortiums pour l’amélioration de la médecine avec l’innovation et la technologie (CIMIT ). Les participant·e·s ont appris à concevoir une hypothèse commerciale testable et spécifique et ont reçu des commentaires sur leurs exercices de la part des experts. Ils ont également visité MGH/HST Martinos Center for Biomedical Imaging à Charlestown, où ils ont présenté leurs recherches, ainsi que le MIT Media Lab et le McGovern Institute for Brain Research.

 

Conférence Brain Health : Where Do We Go From Here?

Mercredi, Swissnex et The Sense ont présenté Brain Health : Where Do We Go From Here ?, une plongée en profondeur dans les preuves, les politiques et l’éthique entourant les interventions au carrefour des neurosciences et de la santé publique, présentés par Paul Matusz, Katia Steinfeld et Gabriel Lázaro-Muñoz PhD, JD. Lors des derniers jours, les affilié·e·s ont profité pour aller à la rencontre du réseau local académique dans le but de futures collaborations dans leur domaine de recherche respectif. « Le BISSE a été un grand succès. Les participant·e·s ont pu bénéficier de l’expertise en innovation d’experts mondiaux de la MedTech. Il s’agira maintenant de rentrer en Suisse et d’appliquer ces connaissances dans leur unité respective », a déclaré le Pr. Micah Murray directeur scientifique et académique du Sense et organisateur du BISSE.

 

The Sense soutient « La Fabuleuse Maison Cerveau »

Cette année, The Sense a décidé de soutenir le projet éducatif « La Fabuleuse Maison Cerveau ». Cette œuvre, produite par Neuracademia, vise à faire découvrir aux enfants les mystères des neurosciences dans un album qui prend vie grâce à la réalité augmentée !

« Alerte générale »

Cet ouvrage innovant a pour vocation la compréhension du stress d’où le titre « Alerte générale ». Le stress,considéré comme le mal du 21e siècle, nous concerne tout le monde. Il est à l’origine de conséquences potentiellement néfastes sur la santé psychique et mentale dans toute la population, tout particulièrement chez les enfants, qui furent particulièrement fragilisés par la récente période de pandémie. Cependant, le stress n’est pas fondamentalement mauvais, c’est une réponse normale du corps humain qui permet aux hommes de survivre. De nos jours encore, un stress modéré dans sa durée et son intensité peut être bénéfique. Il est donc important d’apprendre à le reconnaître le plus tôt possible afin de l’identifier et le gérer, pour s’en faire un allié et éviter ses effets nocifs.

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